Prof Bayyinah Bello, Fondation Félicité

Prof Bayyinah Bello, Fondation Félicité

Par Céline Leduc

Née un jeudi 25 mars 1948, tandis que des coups de feu se faisaient entendre dans la zone du Champ de Mars à Port-au-Prince, Bayyinah est mère de trois garçons : et d’une fille. Bardée de diplômes et polyglotte, aujourd’hui, ses énergies sont concentrées dans la construction de la Fondation Marie Claire Heureuse Félicité Bonheur Dessalines aussi appelée «FONDASYON FELICITE»  pour la recherche historique.  Cette Fondation aspire ultimement à l’instauration d’un système éducatif ayisyen qui œuvre à la construction d’une Ayisyenne et d’un Ayisyen conscients de leur force, parce qu’ayant appris à se connaître au sein de leur vision culturelle, travaillant avec des outils de leur propre cru, confiant en leurs capacités et visant le mieux-être généralisé.

Prof Bayyinah Bello,
Prof Bayyinah Bello,

St Michel et Montréal Nord ont eu le grand honneur d’avoir Mme Bayyinah Bello comme conférencière.   Elle a été invitée par Dr. Jean Fils-Aimé et l’organisme Akadémie X.  Le thème de la conférence : La religion et la spiritualité africaine coexistent sans friction ni chicane. Le mot qui guide RESPECT.

Ayiti est un leader à plusieurs points de vue, malgré ce que disent certains médias qui mettent l’emphase sur le côté négatif du pays, soit les crises ou les chicanes.  Il y a aussi, un côté positif, la femme Potomitan(1).

Potomitan est un mot ayisyen (2) qui décrit bien la femme Ayisyenne (2). Depuis les origines du pays à aujourd’hui en incluant ses conflits et ses succès, la femme Ayisyenne, en tant que mère, éducatrice est celle qui nourrit sa famille physiquement et spirituellement.

Potomitan est le poteau central du temple vodou.  Le vodou est une religion qui a ses origines sur le continent africain et est basée sur la relation entre l’être humain et les essences divins régis par les quatre éléments de la nature eau , air, terre, feu.

Potomitan décrit aussi la place que la femme détient traditionnellement chez les noirs.  Elle est celle qui transmet les valeurs traditionnelles dans la famille.  Elle éduque et scolarise en enseignant à ses enfants à respecter tout le monde et à accepter la diversité.

Le monde entier a besoin de ce message parce que certains politiciens influents nord-américains polarisent les gens au nom de la culture et des valeurs euro centriques.

Dr Bayyinah Bello a parlé et rappelé au monde la connaissance du soi de son histoire et de ses histoires est primordiale à l’harmonie.  Harmonie, veut dire existence et cohabitation dans la diversité basée sur le RESPECT de soi et des autres. Mme Bello souligne l’importance de connaitre nos forces, nos faiblesses et même notre indifférence. La politique de la religion a choisi la polarisation c’est-à-dire préférer l’homme au lieu de la femme, mais la femme elle sait qu’elle donne naissance à des filles et des garçons. L’homme moderne oublie qu’il vient du ceint de sa mère il oublie ou ne veut pas se souvenir que sa mère lui a enseignée à s’aimer car elle aime son enfant elle apprend à l’enfant à parler, à manger à marcher. Elle enseigne sa spiritualité ou sa religion.  Elle enseigne le gout des études et du succès.

Prof. Bello parle des femmes de la révolution Ayisyenne.  Ces femmes faisaient leur travail.  Tante Toya élève Dessalines, Marie Claire Heureuse Bonheur Félicité l’épouse du général en chef de l’armée de libération Ayisyenne, l’appuyait.  Fatima rallie les troupes des prisonniers des camps de concentration rebelles à Bwa kayiman, Sanit Belair, officier de l’armée de libération, mène ses troupes au combat contre les geôliers français.  Marie Jeanne Lamartinière s’illustre au combat pour les forces rebelles contre l’armée expéditionnaire à la tête d’une armée de femmes. .

Ces femmes Potomitan ont joué un rôle important dans la victoire de l’armée de libération des noirs contre les forces expéditionnaires de la puissante armée napoléonienne, la plus puissante au monde à l’époque, sur le sol d’Ayiti en 1803.

Aujourd’hui, les femmes ayisyennes portent le flambeau dans la lutte contre la dilapidation des fonds publics par les élus en Ayiti.  Dans la diaspora, elles s’impliquent nombreuse dans la construction de leur terre d’accueil, en politique et en entreprenariat, notamment.  On pense à ces femmes Potomitan : Dominique Anglade, ex vice première ministre du Québec et actuelle porte-parole de l’opposition officielle en matière économique à l’assemblée nationale, Fabienne Cola, choisie parmi les 40 personnalités les plus influentes au Canada dans le domaine de l’entreprenariat, Solange Allen, présidente du journal communautaire Le Monde de Montréal et Nadine Raymond, candidate du parti Projet Montréal dans le district saint-Michel aux prochaines élections partielles 2018, femmes très reconnues pour leurs engagements citoyens à Montréal, toutes deux diplômées de l’École des Hautes Études Commerciales de l’Université de Montréal, par exemple.

Quand on voit des nuages gris s’accumuler, on sait qu’il va pleuvoir. Quand on voit se lever au firmament du Québec et d’Ayiti de telles étoiles on peut prédire que le beau temps pour la culture, les arts, les finances du Québec et d’Ayiti seront bientôt au rendez-vous.

1.-Le Potomitan est le poteau placé au centre du temple vodou en Ayiti. Il supporte la charpente de l’édifice et est la pièce maîtresse de l’édifice.  Par analogie l’homme ou la femme Potomitan est une personne clé dans la famille ou dans toute autre organisation sociale.  Elle est respectée pour sa contribution, son comportement, ses valeurs.

2 haïtien, haïtienne est l’orthographe accepté par l’académie française



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