Ils ne fuient pas la guerre!

Par Paul-Alexis François

sept 2017 page 2 photo éditorial

Le mardi matin 6 juin 2017, l’ancien leader étudiant Gabriel Nadeau-Dubois a été assermenté comme député de Gouin. Il a choisi un parti qui offre aux Québécois la promesse de réaliser à fond les promesses de la révolution tranquille de 1960.

«Québec solidaire vise, à long terme, la socialisation des activités économiques. Son programme propose le développement accéléré des coopératives, la nationalisation des industries minières et forestières, ainsi qu’une nationalisation partielle des banques ou de créer une banque d’État. Le parti veut favoriser le développement des PME »

Québec Solidaire prévoit la décriminalisation de toutes les drogues, la gratuité des transports publics la gratuité scolaire jusqu’à la fin de l’université, une semaine de travail de 32 heures pour tous sans perte de salaire. Québec Solidaire permettrait la grève, mais pas le lock-out, et les entreprises devraient demander la permission au gouvernement avant de fermer une installation.

En Haïti, l’un des pays les plus riches du monde quant à son sous-sol minier et pétrolier, le parti au pouvoir est loin de ces préoccupations.  Pourtant, c’est sur cette terre que les idéaux de la révolution française de 1789, avaient trouvé la concrétisation du slogan Liberté, égalité, fraternité.  N’est-ce pas ce que propose le parti de Gabriel Nadeau Dubois ? La liberté c’est d’être capable de vivre dans son pays au lieu d’aller se réfugier en Floride. La liberté c’est d’être capable d’exploiter ses richesses naturelles au lieu de les faire voler avec la complicité de l’ONU et de se faire dire par les agents de la propagande des compagnies minières bénéficiaires des largesses des gouvernements corrompus :

«Retourner vivre en Haïti, le pays le plus pauvre de la planète, après avoir goûté au confort nord-américain pendant sept ans ? Non merci ! »

Ce qu’ignorent ces journalistes ignorants qui écrivent sans prendre la peine de se déplacer ou même de s’informer via Internet avant d’écrire de telles phrases c’est la classe privilégiée en Haïti comme les écrivains de la trempe de Dany Laferrière et les personnalités du calibre de Michaëlle Jean, par exemple, baignent dans l’opulence.

Les secteurs industriels et commerciaux qui ont tous des franchises douanières sont mis sur un même pied d’égalité que la population qui, dans sa grande majorité, dépend du commerce informel pour joindre les deux bouts. Un marchand de popsicle appelé là-bas fresko ou de pistache grillé par exemple est sujet à payer la même taxe forfaitaire de 10.000 gourdes que les plus fortunés de la société haïtienne qui ont l’air climatisé non seulement dans leur maison qui n’ont rien à envier à celles de Westmount mais encore dans leur voiture à longueur d’année.

Selon moi si Dany Laferrière ou Michaëlle Jean refusent de retourner vivre en Haïti c’est évidemment pour d’autres raisons que le confort moderne qu’ils pourraient avoir aisément en Haïti comme beaucoup de responsables d’ONG canadiens beaucoup moins à l’aise financièrement qu’eux.

Dans ma réflexion sur le programme du parti Québec solidaire qui serait, selon moi, tout aussi salutaire pour le peuple québécois que pour le peuple haïtien, s’il était appliqué, je me suis demandé pourquoi cela est-il possible , envisageable au Québec et non en Haïti.  Alors, je me suis souvenu d’un autre slogan des haïssables, en parlant de la vague des réfugiés haïtiens venus des États-Unis :

«Ils ne fuient pas la guerre»

La guerre des détenteurs du pouvoir contre la population haïtienne est de nature économique.  Cette guerre joint de la complicité de la mission de déstabilisation en Haïti mais aussi du Fond Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale dans leur projet de sous-développement programmé pour perpétuer leurs mécanismes de pillage.  En principe, on retrouve les banques dans les pays riches.  Dans ce pays soi-disant le plus pauvre de la planète on retrouve des banques à profusion. Citifinance, ATM, Sogeco, Unibank sont présents en force.

Québec et Haïti mènent le même combat du point de vue de l’acquisition du pouvoir par le peuple.  L’égalité et la fraternité passent par l’accès aux services d’éducation gratuits de la maternelle à l’Université et de travailler sans risque d’être mis à pied de façon arbitraire, en toute sécurité dans des conditions sécuritaires, justes et décentes.

Ils ne fuient pas la guerre



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