Isabel O’Kanese

 

par Céline Leduc

Avez-vous vu cette femme se promener sur le boulevard St Michel, sur la rue Henri Bourassa et sur le boulevard Gouin?

Elle a pris le bus pour visiter Ahuntsic et Montréal Nord, seule ou accompagnée de gens du quartier. Son nom est Isabel O’Kanese. C’est une femme de première nation. Elle est sans statut, à cause des lois du gouvernement canadien et principalement de la loi gouvernant les « Indiens ». Son message pour les autochtones, elle veut remplacer la violence latérale par l’amour latérale.

Pour qu’une personne des premières nations soit statuée, elle doit avoir un certain pourcentage de sang « indien » 25%. Par contre, les sages des différentes nations autochtone disent « une goutte » suffit. Aux États Unies pour qu’une personne soit considéré noire, il fallait « une goutte » de sang africain. Je me demande comment un gouvernement peut faire une loi qui est basée sur le sang. Un Métis ou une personne de sang mixte n’est pas souvent reconnue ou acceptée. Ces personnes font partie d’un monde à part. La réalité, elles ne peuvent pas purifier leur sang, elles doivent faire la paix entre les deux cultures et les deux traditions, prendre le meilleur des deux mondes et doivent s’accepter comme une personne entière et unique. Le métissage des couleurs de peau et le croissement des cultures peuvent causer des problèmes ou résoudre des problèmes. Le message d’amour latéral résout le problème de métissage de couleur de peau et de culture car on prend le meilleur des deux cultures.

Isabel O’Kanese a parcouru tout le Canada d’un océan à l’autre. Elle quitte Victoria, trempe son pied dans le pacifique en mai et va se rendre en nouvelle Ecosse au début de novembre pour tremper son pied dans l’atlantique. A Montréal Nord et Ahuntsic, elle va sur les bords de la rivière des prairies, faire une offrande et remercier le créateur et mère nature pour tout. Elle prie pour l’amour la bonne entente entre les différents groupes de premières nations et les nouveaux arrivants.

Isabel est une conteuse. Elle partage ses expériences avec ses hôtes. Elle raconte avec enthousiasme ses aventures et mésaventures. Le préjugé est culturel, systémique et affecte tout le monde. Elle se sert d’un exemple : Plusieurs pensent qu’elle va les tuer dans leur sommeil, un préjugé qui touche non seulement les premières nations mais toute personne qui a été colonisée, tels les africains. Les premières nations et les africains étaient libres, mais sous la colonisation et les colonisateurs, ils sont devenus des cerfs ou des esclaves. La société dominante avait peur d’une rébellion, les maitres des esclaves avaient peur de se faire tuer lorsqu’ils dormaient. Ils ne voulaient pas que les gens se rebellent et s’unissent. Donc, les mensonges deviennent une vérité culturelle. Ces mensonges créent une division entres les peuples et entre les colonialistes, les maitres des esclaves, les africains et les premières nations. Ils vivent aussi les mots de Jules César :’veni, vidi, vici’’ (Je suis venu, j’ai vu et j’ai conquis). Je reste au pouvoir en vivant les mots de Jules César : divise pour conquérir. Mais la devise du Canada est « A Mari Usque Ad Mare » d’un océan à l’autre est censée unir et réunir tous les peuples, tout comme le message et la marche d’Isabel O’Kanese.

Un petit groupe de personne résidant à Montréal Nord et Ahuntsic se rendent à Kahnawake. Un rêve vieux de 25 ans d’Isabel. La crise d’Oka a perturbé sa vie et l’a inspiré à retrouver ses origine de première nation, son identité.

Premier stop Doda Tickle Trunk, Doda en Mohawk veut dire grand-mère. On se rend chez Doda pour acheter des vêtements. Des bénévoles travaillent à ramasser des vêtements, les laver et les vendre à des prix très bas. L’argent récolté va dans les réserves moins nanties de la province. Sonny Joe Cross a voulu offrir aux gens la possibilité d’acheter à bon prix. Plusieurs clients viennent de Montréal, originaires d’Haïti et de pays africains. Ils achètent pour envoyer dans leur famille des vêtements presque neufs et même neufa mais un peu démodés. Sonny Joe Cross a une émission de radio tous les dimanches à K-103.7 à radio Kahnawake. IL joue les grand succès des années 1920 à 1940. L’ère du « Big Band ». Pour ceux qui veulent écouter son émission aller sur leur site internet. http://www.k103radio.com/.

On quitte Doda pour aller visiter le poste de radio et l’hebdomadaire Eastern Door pour des interviews. On visite les medias de Kahnawake, un poste de radio connu sous le nom de K-103 et l’Eastern Door. Isabel rencontre la réceptionniste et on organise un visite du poste de radio qui est très populaire à Kahnawake. Feu Conway Jock est celui qui a mis sur pied cette radio. K-103 offre une perspective Mohawks des évènements de leur communauté. En 1990, lors de la crise d’Oka le poste de radio aidait les gens à rester calme et diffusait des émissions pour offrir des nouvelles justes sans promouvoir la violence et appelait les gens à rester calme. Les lignes ouvertes permettaient aux gens de s’exprimer et de parler honnêtement de la situation dans la ville. Personne n’était sur les toits. Les Warriors n’étaient pas des monstres et la ville était sous la protection du Conseil de Bande, de la police de Kahnawake et les Warriors des gens de la communauté aux barricades. La plupart travaillait dans la construction. Un livre du feu Johnny Beauvais parle des travailleurs de la construction Kahnawake disponible en français et en anglais. Johnny avait une émission de radio musique a K-103 le dimanche. Musique classique, Western, Big Band sans oublier les derniers succès font partie de la diversité de gout musical des résidents de Kahnawake.

Prochain arrêt l’Eastern Door. L’Eastern Door a été mis sur pied par Kenneth Deer et un groupe de citoyens pour contrer la mauvaise information des medias anglophones et francophones de Montréal, en 1991. L’hebdomadaire a été honoré comme meilleur hebdo communautaire plus d’une fois. Kenneth Deer prend sa retraite et vend l’Eastern Door à Steve Bonspiel qui est le rédacteur et éditeur en chef. Steve continue la tradition de journalisme honnête et basée sur des faits et non sur son opinion personnelle. Ils respectent le code d’éthique journalistique. L’Eastern Door a publié un article daté le 2 octobre dernier. Une délégation de l’ambassade d’Haïti visite Kahnawake et la carrière JFK pour apprendre comment recycler et réduire les déchets et la perte. Ce n’est pas la première fois qu’il y a collaboration entre les communautés au temps de l’esclavage des noires au Québec et à Montréal, Marie Josèphe Angélique une esclave noire achetée par un marchand François Poulin de Francheville de Montréal en 1725 est accusée d’avoir brulé la ville de Montréal en 1734. Elle est condamnée et brulée vive

. Elle s’était sauvée parce qu’elle voulait retourner au Portugal. Ille avait trouvé refuge à Kahnawake pour l’hiver. Elle s’est fait prendre. De retour à Montréal, sa maitresse, la veuve Francheville veut la vendre. La maison de sa maitresse brule. Marie-Josèphe est accusée d’avoir brulé la maison et Montréal

Isabel est interviewée par l’Eastern Door.

Si vous avez vu cette femme qui marchait à Montréal Nord et Ahuntsic seule ou avec des amies, vous la reconnaitrez par son sourire. Elle parle de violence latérale mais elle vit l’amour latéral. Elle a quitté Montréal le 3 novembre pour se rendre à Halifax. Elle ira tremper son pied dans l’océan atlantique et retournera chez elle a Victoria en Colombie Britannique, soit par avion ou par bus. Elle a marché plus de 1100 km puis elle a voyagé en auto ou en bus grâce à des dons. Elle veut refaire son voyage tous les ans une province à la fois. Dans 10 ans, elle fera encore sa marche d’un océan à l’antre.
Violence latérale http://www.ahf.ca/downloads/lateral-violence-french.pdf



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