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La communauté noire célèbre Viola Desmond qui apparait maintenant sur les billets de 10$ canadien

En choisissant Viola Desmond comme nouveau visage sur le billet de 10 $, dit l’écrivain Mary Caton, le Canada offre au pays l’équivalent de la statue de la liberté originale à New-York.

par Paul-Alexis François

Viola Desmond est née Viola Davis le 6 juillet1914. Elle est l’une des dix enfants de  James Albert and Gwendolin Irene Johnson Davis.  Viola grandit avec ses parents qui étaient très actifs dans la communauté noire de Halifax.en Nouvelle Écosse en dépit du fait que sa mère était blanche et que son père était noir, ce qui était très rare à l’époque.

Viola nota l’absence de soin professionnel capillaire et de produits de beauté pour les femmes noires . Elle décida de se former pour combler ces besoins.  Étant de descendance africaine, il ne lui était pas permis de prendre des cours pour devenir esthéticienne à Halifax. Elle déménagea à Montréal pour étudier dans le domaine puis se perfectionna à Atlantic City et à l’une des écoles de beauté de Madame C. J. Walker à New York. Après avoir terminé sa formation, Viola Davis Desmond returna à Halifax pour ouvrir son proper studio de beauté et salon de coiffure.. Elle comptait parmi ses clients Portia White et  Gwen Jenkins, qui deviendra plus tard la première infirmière noire de Nouvelle Écosse.

Une boîte de poudre pour le visage vendue par  Viola Davis Desmond

En plus du salon de coiffure sur la rue Gottingen , Viola ouvrit une école de soins de beauté à Halifax de façon à ce que les femmes noires n’aient pas besoin de voyager pour faire les mêmes études qu’elle avait faites.  Ces femmes ont pu ouvrir leurs propres salons de beauté en Nouvelle Écosse, au nouveau Brunswick, au Québec.

Arrestation

 

Cinéma Roseland

Le soir du 8 novembre 1946, Viola Desmond, en route vers une réunion d’affaires à Sydney, en Nouvelle-Écosse pour vendre ses produits de beauté, fait une visite imprévue dans la petite communauté de New Glasgow lorsque sa voiture tombe en panne. Quand elle apprend que les réparations prendront plusieurs heures, elle loue une chambre d’hôtel et décide d’aller voir un film pour passer le temps. Au cinéma Roseland, Desmond demande une place au parterre. La caissière lui remet plutôt un billet pour le balcon, réservé aux clients qui ne sont pas de race blanche. Viola se rend au parterre où l’ouvreur lui dit qu’elle doit aller s’asseoir au balcon. Croyant à une erreur, Viola retourne voir la caissière et lui demande d’échanger son billet pour une place au parterre. La caissière refuse : « Désolée, je n’ai pas l’autorisation de vendre des billets pour le parterre à des gens comme vous. » Viola réalise qu’elle fait référence à la couleur de sa peau et décide de s’asseoir malgré tout au parterre.

Desmond est intercepté par le gérant, Henry MacNeil, qui lui apprend que le théâtre a le droit de « refuser l’entrée à toute personne indésirable ». Viola Desmond lui fait remarquer qu’on ne lui a pas refusé l’entrée et qu’elle a bel et bien acheté le billet qu’elle tient dans sa main. Elle ajoute qu’elle a tenté d’échanger son billet pour une place au parterre et qu’elle était prête à payer la différence, mais qu’on le lui a refusé. Lorsqu’il voit qu’elle ne quittera pas son siège, le gérant appelle un agent de police. Desmond est blessée à la hanche et au genou lorsqu’elle est traînée hors du théâtre et emmenée en prison. Elmo Langille, le chef de police et MacNeil l’y attendent. Ils reviennent une heure plus tard avec un mandat d’arrestation contre elle. Viola Desmond est incarcérée pendant la nuit. Sous le choc, apeurée, elle garde son sang-froid et expliquera plus tard qu’elle est restée assise toute droite pendant toute la nuit.

Procès

La question de race n’est soulevée à aucun moment au cours du procès. Sur les conseils du médecin qui examine les blessures subies pendant son arrestation, Viola Desmondcommunique avec un avocat pour tenter de renverser l’accusation. La juriste et historienne Constance Backhouse explique qu’à l’époque, la nature juridique de la discrimination raciale n’est pas réglée au Canada. Si les décisions varient d’un cas à l’autre, deux principes contradictoires restent en cause : la liberté des commerces et le droit individuel d’être protégé contre la discrimination fondée sur la race, la croyance ou la couleur. Aucun principe ne l’emporte sur l’autre. En outre, aucun tribunal de la province n’a encore rendu de décision concernant l’illégalité de la discrimination raciale dans les hôtels, les théâtres ou les cinémas, et les restaurants.

 

L’action civile ne se rend jamais en cour et Bissett présente une demande devant la Cour suprême pour écarter la condamnation criminelle. Le juge de la Cour suprême de Nouvelle-Écosse, Maynard Brown Archibald, étudie le cas et, le 20 janvier 1947, rejette la demande de Viola Desmond, arguant que la décision du premier magistrat aurait dû être portée en appel à la cour du comté. Puisque le délai de dix jours pour interjeter appel de l’accusation originale est passé, l’accusation demeure.

Héritage

Des décennies plus tard, l’histoire de Viola Davis Desmond revient dans l’œil du public, en grande partie grâce aux efforts de sa sœur, Wanda Robson. En 2003, cette dernière, alors âgée de 73 ans, s’inscrit à un cours sur les relations raciales en Amérique du Nord au Collège universitaire du Cap-Breton (aujourd’hui Université du Cap-Breton) donné par Graham Reynolds. Pendant le cours, le professeur mentionne l’expérience de Viola Desmond au cinéma Roseland, ce qui encourage Wanda à prendre la parole. Par l’entremise de Reynolds, elle déploie tous ses efforts pour raconter l’histoire de sa sœur et publie un livre concernant l’incident dont Viola a été victime, Sister to Courage (2010).

Le 15 avril 2010, Viola Desmond reçoit un pardon absolu du lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, Mayann Francis, au cours d’une cérémonie à Halifax. Le pardon, accompagné d’une déclaration et d’excuses publiques de la part du premier ministre Darrell Dexter, reconnaissent que l’accusation portée contre Desmond est une erreur judiciaire et qu’elle n’aurait jamais dû être portée. À la cérémonie officielle, le ministre des Affaires afro-néo-écossaises et du Développement économique et rural, Percy Paris, affirme que, « avec ce pardon, nous reconnaissons les erreurs du passé […] et réaffirmons que la discrimination et la haine ne seront pas tolérées dans la province ».

 

En 2010, la chaire de recherche en justice sociale Viola Desmond est établie à l’Université du Cap-Breton et en

2012, Postes Canada lance un timbre-poste à son image. Une Minute du patrimoine racontant l’histoire de Viola Desmond est publiée en février 2016, lors du Mois de l’histoire des Noirs.

Le 8 mars 2016, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, la Banque du Canada lance une consultation publique afin de choisir la première Canadienne à paraître sur un billet de banque canadien. Le 8 décembre 2016, on annonce que Viola Desmond figurera sur le billet de dix dollars faisant partie d’une série de billets dont l’émission est prévue pour 2018 (voir Les femmes sur les billets de banque canadiens).

En 2017, Viola Desmond est intronisée à l’Allée des célébrités canadiennes dans la catégorie Philanthropie et sciences humaines.

 

 

Cinéma Roseland

Le soir du 8 novembre 1946, Viola Desmond, en route vers une réunion d’affaires à Sydney, en Nouvelle-Écosse, fait une visite imprévue dans la petite communauté de New Glasgow lorsque sa voiture tombe en panne. Quand elle apprend que les réparations prendront plusieurs heures, elle loue une chambre d’hôtel et décide d’aller voir un film pour passer le temps. Au cinéma Roseland, Desmond demande une place au parterre. La caissière lui remet plutôt un billet pour le balcon, réservé aux clients qui ne sont pas de race blanche. Viola se rend au parterre où l’ouvreur lui dit qu’elle doit aller s’asseoir au balcon. Croyant à une erreur, Viola retourne voir la caissière et lui demande d’échanger son billet pour une place au parterre. La caissière refuse : « Désolée, je n’ai pas l’autorisation de vendre des billets pour le parterre à des gens comme vous. » Viola réalise qu’elle fait référence à la couleur de sa peau et décide de s’asseoir malgré tout au parterre.

Desmond est intercepté par le gérant, Henry MacNeil, qui lui apprend que le théâtre a le droit de « refuser l’entrée à toute personne indésirable ». Viola Desmond lui fait remarquer qu’on ne lui a pas refusé l’entrée et qu’elle a bel et bien acheté le billet qu’elle tient dans sa main. Elle ajoute qu’elle a tenté d’échanger son billet pour une place au parterre et qu’elle était prête à payer la différence, mais qu’on le lui a refusé. Lorsqu’il voit qu’elle ne quittera pas son siège, le gérant appelle un agent de police. Desmond est blessée à la hanche et au genou lorsqu’elle est traînée hors du théâtre et emmenée en prison. Elmo Langille, le chef de police et MacNeil l’y attendent. Ils reviennent une heure plus tard avec un mandat d’arrestation contre elle. Viola Desmond est incarcérée pendant la nuit. Sous le choc, apeurée, elle garde son sang-froid et expliquera plus tard qu’elle est restée assise toute droite pendant toute la nuit.

Procès

La question de race n’est soulevée à aucun moment au cours du procès. Sur les conseils du médecin qui examine les blessures subies pendant son arrestation, Viola Desmondcommunique avec un avocat pour tenter de renverser l’accusation. La juriste et historienne Constance Backhouse explique qu’à l’époque, la nature juridique de la discrimination raciale n’est pas réglée au Canada. Si les décisions varient d’un cas à l’autre, deux principes contradictoires restent en cause : la liberté des commerces et le droit individuel d’être protégé contre la discrimination fondée sur la race, la croyance ou la couleur. Aucun principe ne l’emporte sur l’autre. En outre, aucun tribunal de la province n’a encore rendu de décision concernant l’illégalité de la discrimination raciale dans les hôtels, les théâtres ou les cinémas, et les restaurants.

 

L’action civile ne se rend jamais en cour et Bissett présente une demande devant la Cour suprême pour écarter la condamnation criminelle. Le juge de la Cour suprême de Nouvelle-Écosse, Maynard Brown Archibald, étudie le cas et, le 20 janvier 1947, rejette la demande de Viola Desmond, arguant que la décision du premier magistrat aurait dû être portée en appel à la cour du comté. Puisque le délai de dix jours pour interjeter appel de l’accusation originale est passé, l’accusation demeure.

Héritage

Des décennies plus tard, l’histoire de Viola Desmond revient dans l’œil du public, en grande partie grâce aux efforts de sa sœur, Wanda Robson. En 2003, cette dernière, alors âgée de 73 ans, s’inscrit à un cours sur les relations raciales en Amérique du Nord au Collège universitaire du Cap-Breton (aujourd’hui Université du Cap-Breton) donné par Graham Reynolds. Pendant le cours, le professeur mentionne l’expérience de Viola Desmond au cinéma Roseland, ce qui encourage Wanda à prendre la parole. Par l’entremise de Reynolds, elle déploie tous ses efforts pour raconter l’histoire de sa sœur et publie un livre concernant l’incident dont Viola a été victime, Sister to Courage (2010).

Le 15 avril 2010, Viola Desmond reçoit un pardon absolu du lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, Mayann Francis, au cours d’une cérémonie à Halifax. Le pardon, accompagné d’une déclaration et d’excuses publiques de la part du premier ministre Darrell Dexter, reconnaissent que l’accusation portée contre Desmond est une erreur judiciaire et qu’elle n’aurait jamais dû être portée. À la cérémonie officielle, le ministre des Affaires afro-néo-écossaises et du Développement économique et rural, Percy Paris, affirme que, « avec ce pardon, nous reconnaissons les erreurs du passé  et réaffirmons que la discrimination et la haine ne seront pas tolérées dans la province ».

En 2010, la chaire de recherche en justice sociale Viola Desmond est établie à l’Université du Cap-Breton et en 2012, Postes Canada lance un timbre-poste à son image. Une Minute du patrimoine racontant l’histoire de Viola Desmond est publiée en février 2016, lors du Mois de l’histoire des Noirs.

Le 8 mars 2016, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, la Banque du Canada lance une consultation publique afin de choisir la première Canadienne à paraître sur un billet de banque canadien. Le 8 décembre 2016, on annonce que Viola Desmond figurera sur le billet de dix dollars faisant partie d’une série de billets dont l’émission est prévue pour 2018 (voir Les femmes sur les billets de banque canadiens).

En 2017, Viola Desmond est intronisée à l’Allée des célébrités canadiennes dans la catégorie Philanthropie et sciences humaines.
Beaucoup de personnes sont familières avec l’histoire de Rosa Park qui refusa de céder sa place à un passage de descendance européenne dans un bus en Alabama en 1955. Ce geste aida à donner un nouvel élan au mouvement des droits civils aux États-Unis.  Cependant plusieurs ignorent que neuf ans avant, en 1948, Viola Desmond accomplissait un geste semblable  au Canada quand elle refusa de laisser la section réservée aux personnes de descendance européenne seulement, dans une salle de théâtre de New Glasgow en Nouvelle Écosse.

Irene Moore-Davis de la société de recherche historique des noirs à Essex, dit ceci.

“C’est merveilleux, ce geste pose par le gouvernement canadien car désormais, les gens d’ici et d’ailleurs, sauront que Viola Desmond posa un geste courageux qui contribua à amorcer des changements significatifs dans les relations entre les personnes de descendance africaines et les personnes de descendance européenne au Canada.  Ils pourront partager leur connaissance de l’histoire de Viola Desmond  et les enseignants pourront avoir plus de motivation  pour faire des recherches sur elle.

Avoir une femme noire sur le billet de 10$ canadien améliore le profil national de la diversité canadienne

Beaucoup reste à faire en matière de droits humains au Canada.  On sait que le profilage racial est un phénomène souvent banalisé dans certains corps policiers canadiens. 

En mettent le portrait de Viola Desmond sur le billet de 10$ canadien à côté de celui de la reine du canada et de certains premiers ministres, le Canada démontre sa volonté d’améliorer son image en tant que tête de file international dans le respect des droits humains

Desmond avait acheté un billet pour visionner un film au cinéma de Glasgow sans se rendre compte que son billet ne lui permettait d’occuper un siège que dans la section réservée aux Africains canadiens.  Elle ne s’était pas rendu compte que la salle de cinéma était divisée en deux sections dont une offrait une meilleure vision réservée aux personnes de descendance européenne. Elle cherchait tout simplement à occuper la meilleure place possible pour la vision de l’écran  en attendant la réparation de sa voiture. Quand la direction l’informa de la politique en vigueur à New Glasgow, elle refusa de laisser la place.  Aussi comme ce fut le cas dernièrement dans un Starbucks aux États-Unis, le gérant appela la police.  Les policiers arrivèrent en trombe pour l’expulser sans ménagement de la salle de cinéma. Elle fut mise en état d’arrestation et détenue toute la nuit en prison, dans une cellule, sans être avertie de ses droits.

Viola Desmond décide d’aller en cour.  Elle perdit sa cause en première instance puis en appel mais décida de se battre jusqu’en cour suprême du Canada.  Bien qu’elle perdit sa cause devant la cour suprême son acte de désobéissance civile galvanisa l’opinion publique et permit à plusieurs de se rendre compte de la ségrégation n basée sur l’origine ethnique au Canada.

Elle mourut en 1965 à l’âge de 50 ans  sans avoir eu d’enfant en 1965. Elle reçut un pardon posthume en 2010.

Son héroïsme, selon moi, est loin d’être accidentel.  C’était un acte inscrit dans sa mémoire génétique. Elle est de la race des héros.

Il a fallu encore bien des années pour que le nom de Viola Desmond acquière une notoriété au Canada. Wanda Robson se rappelle le moment précis où elle s’est rendu compte que sa sœur était une figure importante de l’histoire canadienne. Au cours d’une entrevue, elle m’a confié être un peu gênée d’admettre comment elle l’a découvert :

« Je ne m’en étais pas rendu compte jusqu’à ce que j’aille à l’université », explique‑t‑elle. À 73 ans, Wanda Robson avait décidé d’assister à un cours sur la justice raciale au Canada comme auditrice libre. Elle est restée stupéfaite en apprenant que sa sœur avait joué un rôle important dans cette histoire: « C’était la deuxième journée de cours, et le professeur Reynolds présentait un clip – Journey to justice [Quête de justice], – et puis il a sorti une photo de ma sœur en disant : “Cette jeune femme…” Et j’ai dit : “Oh! C’est ma sœur!” Et il a dit : “Je n’arrive pas à y croire!” »

La découverte de l’histoire de sœur dans une salle de cours à l’université a poussé Wanda Robson à entreprendre de nouveaux projets personnels. Elle a décidé de s’inscrire à temps plein au programme de baccalauréat ès arts de l’Université Cape Breton, où elle a obtenu son diplôme en 2004 à l’âge de 76 ans. À la même époque, elle a commencé à parler de l’histoire de sa sœur dans le cadre d’événements publics organisés à l’université, dans les écoles, les postes de police et ailleurs.

En 2009, avec les encouragements d’un journaliste de la CBC, Wanda Robson a décidé d’écrire au maire de New Glasgow pour lui demander s’il était possible d’installer une plaque historique commémorant ce qui était arrivé à sa sœur. La réponse qu’elle a reçue a été au‑delà de ses attentes.

« Ça a fait boule de neige… et soudainement, je me suis retrouvée à Halifax, à Province House [la Chambre d’assemblée de la Nouvelle-Écosse], où la lieutenante‑gouverneure – l’honorable Mayann Francis à l’époque – a présenté un pardon à Viola! Je n’oublierai jamais cela… Je me disais que si seulement mes parents pouvaient voir cela, ils ne pourraient plus contenir leur joie. À New Glasgow, il y avait un banc commémoratif à la mémoire de Viola – et il y a aussi un panneau interprétatif près de la bibliothèque, et un portrait d’elle est accroché à Province House, à Halifax. »

Wanda Robson a aussi été ravie de visiter l’exposition du Musée consacrée à Viola Desmond. Elle m’a dit qu’elle adorait la façon dont on y avait reproduit le décor d’un cinéma des années 1940 où les visiteurs et visiteuses peuvent s’asseoir pour découvrir l’histoire de sa sœur.

 

Wanda Robson est assise sur une chaise et elle sourit. Derrière elle, on aperçoit une photo en noir et blanc de spectateurs assis dans un cinéma.

Wanda Robson visite l’exposition consacrée à sa sœur au Musée canadien pour les droits de la personne le 27 octobre 2014. Photo : Lyle Stafford/MCDP

 

Récemment, Wanda Robson était très heureuse d’apprendre que sa sœur a été choisie pour figurer sur les billets de dix dollars. « Être proposée candidate parmi toutes ces femmes – scientifiques, exploratrices, peintres – je me suis dit, d’accord, c’est bon, sa candidature a été proposée. C’est quelque chose dont on peut discuter en famille, de quoi se réjouir. Mais d’avoir été choisie! Je n’ai jamais été aussi fière ni aussi heureuse. Quand on me demande comment je me sens, je ne sais plus quoi répondre, je manque de superlatifs … Et j’aimerais vous le demander, à vous, que peut‑il se passer de plus maintenant? »

Lorsqu’on lui demande quelle est l’importance de l’histoire de Viola Desmond pour les Canadiens et les Canadiennes aujourd’hui, Wanda Robson répond très philosophiquement : « J’ai vu ce qui s’est produit, j’ai vu ce qui peut arriver à une minorité. » Elle se souvient d’avoir grandi dans un climat social ségrégationniste à Halifax, en Nouvelle‑Écosse. Elle m’a raconté comment, vers la fin des années 1960, on avait refusé de s’occuper d’elle dans un salon de coiffure de Halifax en lui disant : « Nous ne coiffons pas les gens comme vous. » Elle m’a dit aussi à quel point il lui était difficile de trouver un appartement à louer à cause du racisme. Elle ne veut pas que les jeunes d’aujourd’hui subissent ce genre de discrimination.

Wanda Robson croit fermement que l’histoire de sa sœur peut aider une nouvelle génération à découvrir l’importance de combattre le racisme. Elle croit qu’il revient aux jeunes de mettre fin au racisme et à la discrimination. Elle m’a dit : « Ce sont les jeunes, ce sont eux qui vont nous sauver. C’est très difficile – ça ne s’arrêtera pas d’un seul coup… il va falloir du temps. »

Le Musée canadien pour les droits de la personne contient une exposition sur la lutte pour la justice de Viola Desmond dans sa galerie Les parcours canadiens. Le présent article de blogue a été rédigé en partie grâce aux recherches réalisées par Mallory Richard, qui a travaillé au Musée à titre de chercheure et de coordonnatrice de projets.

Bibliography[edit]

Further reading[edit]



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