« Je voulais être vrai avec moi-même et vrai avec mes proches, quand tu t’assumes aussi, c’est plus facile ». C’est par cette puissante déclaration que Randy Toussaint m’a fait réfléchir à nos différentes périodes de découverte.
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ès le début de son parcours au secondaire à Rouyn-Noranda, Randy Toussaint a dû surmonter divers obstacles dans sa vie. Ce jeune homme a dû s’adapter à beaucoup plus de changements que la plupart des gens, au cours de ses 19 années de vie. Il a dû accepter son orientation sexuelle tout en vivant dans une petite ville, ce qui n’est pas toujours évident. Sans oublier ses nombreux déménagements et les changements de carrières que Randy a dû effectuer, il a pourtant toujours surmonté les défis avec une attitude positive. J’ai eu la chance de parler avec lui mardi dernier afin d’en savoir plus sur son histoire.
Natif de Rouyn-Noranda, il a fait son primaire et son secondaire dans sa ville natale. Tout le long de son parcours scolaire, Randy a dû côtoyer les mêmes gens. Les élèves étaient toujours à la recherche des nouveaux potins et Randy voulait garder son orientation sexuelle loin de ceux-ci. Bien que les mentalités évoluent, être homosexuel dans une région éloignée n’a pas été facile, comme Randy l’a mentionné ; « small town, small mentality ». À Rouyn-Noranda, il n’y avait pas beaucoup d’homosexuels. Sa période d’adolescence fut alors difficile pour lui. Randy a gardé sa sexualité secrète depuis le début de son secondaire, mais en 5e secondaire il a senti le besoin d’être vrai avec lui-même et avec ses proches. La journée de sa remise de diplôme, il a décidé qu’il allait arrêter de se soucier de l’opinion des autres et qu’il allait faire son « coming out ».
Crédit Photo : Alyssa Dubois
1,2,3…À l’aventure!
Une nouvelle vie
Prêt à partir à l’aventure, Randy déménage à Montréal pour poursuivre ses études collégiales en soins infirmiers. Il avait de hautes attentes envers son parcours collégial et il pensait que tout allait bien se dérouler. Il croyait qu’il allait finalement avoir une vie semblable à celles des autres personnes de son âge, en suivant le fameux chemin qu’on nous dit de suivre dès notre jeune âge ; primaire-secondaire-cégep. Il a réalisé que ce n’était pas ce qu’il désirait faire et il a mis fin à ses études collégiales.
Ses obstacles
En plus de devoir penser à une nouvelle carrière, Randy a eu à payer certaines dettes. Les cours qu’il a arrêtés au cégep ne lui ont pas été remboursés et ses parents ont arrêté de payer son loyer, puisqu’il n’était plus aux études. Le jeune homme n’a pas laissé ces obstacles l’arrêter et il a décidé très rapidement de devenir agent de bord! Il savait qu’avec un nouveau métier, il allait peut-être devoir déménager, mais cela ne l’a pas arrêté. À la recherche d’une nouvelle aventure, Randy commence alors ses études au Collège April-Fortier et est engagé quelques mois plus tard par une compagnie aérienne à Toronto.
Randy a dû mettre sa vie personnelle un peu de côté, car il pouvait avoir un vol à n’importe quel moment de la journée et ne pas le savoir d’avance. Alors, c’était stressant pour lui de faire des plans avec ses proches, car il ne savait jamais s’il allait finir par travailler. Il y avait aussi l’épuisement que le décallage horaire lui apporter. Malgré ces défis, il voyait toujours le côté positif des choses, il trouvait sa motivation en se disant « Je suis à Lisbonne, je dois aller explorer, même si je n’ai pas dormi pendant 24 heures. »
La pandémie arrive
Au moment où il est convaincu qu’il a enfin trouvé sa carrière de rêve, la COVID frappe le monde entier et change ses plans. Dès que la pandémie a touché le Québec, Randy a fait des « rescue flights » pour les Québécois qui étaient restés à l’extérieur du pays. Son poste fut un des premiers à être coupé par la compagnie.
Crédit photo : Annie Rousseau
Malgré les obstacles, Randy garde toujours le sourire.
De retour à la maison
La fin de sa carrière amène Randy à retourner chez ses parents et à se questionner sur son avenir. Retourner en région a été très difficile pour lui. Cependant, l’habileté de Randy à s’adapter à l’imprévu ne s’arrête pas ici, il a récemment décidé de poursuivre ses études en coiffure au Centre Polymétier. Le parcours de Randy a certainement inspiré bien des gens à Rouyn-Noranda. Il les encourage à ne pas avoir peur du changement, car « c’est qu’est-ce qui fait la beauté des choses que tout soit différent ». Je me demande quelle sera sa prochaine aventure…Par : Maria Paz Field Étudiante en communications au CEGEP de Rosemont
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