PLAINTES DE PROFILAGE RACIAL À REPENTIGNY : LE CRARR SOUTIENT UN JEUNE NOIR SOUVENT INTERPELLÉ PAR LA POLICE
Suite à des allégations de profilage racial à Repentigny, le CRARR apportera du soutien à un jeune homme noir qui a eu plusieurs interpellations par les policiers de Repentigny au cours des trois derniers mois.

Le CRARR, qui a déjà aidé ce jeune homme il y a six ans lorsqu’il était le cible d’actes racistes en milieu scolaire, aidera celui-ci de nouveau à déposer des plaintes auprès de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse et du Commissaire à la déontologie policière. Dans le cadre de ces plaintes, il demandera, entre autres, des mesures systémiques visant la Ville de Repentigny visant la détection, la correction et la prévention des pratiques fondées tant sur des intentions discriminatoires que sur des préjugés raciaux inconscients.

Depuis quelques mois, le CRARR a reçu un certain nombre des plaintes de profilage racial venant des municipalités à l’extérieur de l’Île de Montréal qui démontrent une tendance de plus en plus remarquée : ces administrations municipales et leurs services de police sont mal équipées pour faire face à des pratiques discriminatoires ainsi qu’à des plaintes ou des accusations de profilage racial. Plusieurs n’ont aucune politique en matière de diversité et de droits de la personne malgré les changements démographiques au sein de leur population locale.

NOMINATION DU PROCHAIN DIRECTEUR DU SPVM : LES COMPÉTENCES EN MATIÈRE DE DIVERSITÉ DOIVENT ÊTRE EXAMINÉES

page 7 nov 2018 image Fo Niemi
Dans le processus de nomination du prochain directeur du SPVM, la Ville de Montréal doit examiner de près la position, la sensibilité et les réalisations concrètes de celui-ci en matière de diversité, d’équité et de droits de la personne, ainsi que ses compétences dans la prestation des services auprès de la population de Montréal.

Le CRARR regrette que le processus de nomination actuel soit trop précipité, ne laissant pas au public et aux élus le temps nécessaire d’évaluer le candidat choisi sur ces enjeux importants.

Le SPVM n’a pas réussi à relever, depuis des années, avec succès le défi d’établir des relations harmonieuses avec les groupes racisés de Montréal, notamment les communautés noires aussi bien anglophones que francophones. Cet échec s’est manifesté par les nombreux cas de profilage racial, d’usage excessif de la force, d’abus des billets de contravention comme outil de « carding » de jeunes de couleur, et par la sur-criminalisation des personnes racisées. En outre, le traitement défaillant des plaintes en déontologie, ne contribue pas au maintien de la confiance des minorités et du grand public à l’endroit du SPVM.

Le CRARR est fort préoccupé par l’absence de la mention de ces enjeux, dans le Rapport final de l’administration provisoire sur la réorganisation du Service de police de la Ville de Montréal, rendu public cette semaine. On n’y trouve même pas les mots « diversité », « profilage racial » ou « discrimination ». Le CRARR regrette également que dans les démarches menant à ce rapport, il n’y ait pas eu de consultations avec les diverses communautés.

Le CRARR demande aux élu-e-s de Montréal d’examiner avec la plus grande rigueur la vision, les réalisations ainsi que les compétences du prochain directeur du SPVM

Pour cette raison, le CRARR demande aux élu-e-s de Montréal d’examiner avec la plus grande rigueur la vision, les réalisations ainsi que les compétences du prochain directeur, en particulier quant à sa capacité et à sa volonté de regagner la confiance des groupes minoritaires, de réduire le profilage racial et la brutalité policière, et de recueillir et publier des données sur les interventions policières basées sur la race. Ces qualités devraient être incluses dans les normes d’évaluation des gestionnaires et dans l’évaluation de la performance du candidat choisi.

Au cours des dernières années, le SPVM s’est éloigné de manière préoccupante des différentes communautés composant la population de Montréal, notamment sur les questions fondamentales tel que l’accès à l’égalité en emploi, la discrimination systémique et le profilage racial. Il est donc impératif que les programmes d’embauche et de formation des policiers relatifs aux droits de la personne soient réévalués en profondeur avec pour objectif concret et mesurable, la réduction de la discrimination et du profilage racial.

« Si on vise sérieusement la transformation de la culture interne du SPVM, du redressement systémique, de l’élévation des normes de prestation de service et de performance des gestionnaires et des policiers, alors il faut d’emblée intégrer la diversité, l’équité et l’inclusion dans ce processus », déclare le directeur général du CRARR, Fo Niemi.

 



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