Les enjeux aînés au cœur des élections municipales montréalaises

Les enjeux aînés au cœur des élections municipales montréalaises

Par Rémi de Marassé

 

nov 2017 page 3

la Table de concertation des aînés de l’Île de Montréal (TCAIM) organisait un débat sur les enjeux majeurs liés aux aînés de la métropole québécoise.

C’est dans les locaux de la Maison du développement durable de Montréal que le débat invitait les candidates Madame Émilie Thuillier, de Projet Montréal, et Madame Monique Vallée, de l’Équipe Denis Coderre pour Montréal, à s’entretenir notamment sur les enjeux de la sécurité et de la maltraitance, de l’habitation et des transports, en vue des élections municipales du 5 novembre 2017.

Assujetties aux questions de cinq organismes aînés dont la Fédération de l’Âge d’Or du Québec (FADOQ), le Centre Cummings et l’Association Québécoise de Défense des droits des personnes Retraitées et préretraitées (ADQR), les deux candidates prenaient tour à tour la parole pour faire part de leurs intentions sur ces enjeux.

 

Les 65 ans et plus constituent actuellement 17% de la population montréalaise et constitueront, selon Santé Montréal, environ 21% de la population en 2026. Les enjeux aînés sont donc conséquents et il est important pour Lise Beaudouin, présidente du TCAIM, de « recueillir les réflexions et propositions des candidats » pour « permettre aux gens de voter de façon éclairée ».

Pour Émilie Thuillier, « une ville sécuritaire, c’est une ville où les aînés et les enfants peuvent se déplacer en toute sécurité ». Seulement en 2017, selon la SAAQ, un accident sur deux en hiver se trouve être mortel pour les personnes de 55 ans et plus. Pour pallier à cela, Madame Thuillier, conseillère municipale d’Ahuntsic-Cartierville depuis 2009, souhaite faire du déneigement sa priorité, et ainsi prendre exemple sur ce qui se fait dans les autres arrondissements. Comme c’est le cas sur Le Plateau, elle souhaite mettre en place un système de déneigement sur demande qui permettrait aux aînés de circuler librement sur les trottoirs.

De son côté Monique Vallée, conseillère de ville de l’Arrondissement Lasalle considère que « la maltraitance est le travail de tout le monde ». Ravie de la bonne collaboration existante entre les organismes aînés, le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) et la Ville de Montréal, elle souhaite cependant investir et sensibiliser la population plus jeune dans la lutte contre la maltraitance grâce à des activités de bénévolats intergénérationnelles.

 

La vie communautaire des aînés prend une place importante dans les discussions électorales, tout comme la vie plus « individuelle ». Les personnes de 65 ans et plus font face à des problèmes de logement : des loyers trop onéreux, des habitations non-adaptées ou isolées. Dans la situation actuelle, un logement de qualité est un luxe, alors que « se loger devrait être un droit » clame Émilie Thuillier. Afin que les personnes âgées puissent jouir de leur droit au logement, Projet Montréal insiste pour que 20% des logements créés à Montréal dans les années à venir soient des logements au loyer abordable, et que 20% soient des logements sociaux.

À plus court-terme, Projet Montréal considère l’adaptation aux besoins seniors d’unité habitables déjà existantes comme une piste de solution plus que convaincante.

 

Dans le même esprit, les organismes aînés souhaitent bénéficier de tarifs plus avantageux pour emprunter les transports en commun à Montréal. Ils vont même plus loin, notamment l’AQDR, et demandent la gratuité sur l’ensemble du réseau Montréalais pour les 65 ans et plus, comme c’est le cas chez leurs voisins de Laval ou de la Rive-Sud.

Dans la situation actuelle, Émilie Thuillier avance que la Société de Transport de Montréal (STM) ne peut financièrement pas appuyer ce projet. Loin de ne pas tenter d’apporter une solution, elle expose le principe de la tarification sociale. Cette tarification qui se fait en fonction des moyens financiers de chacun, permettrait aux aînés en situation de précarité de bénéficier du réseau de la STM à moindre coût. Une piste qui apparait comme un juste milieu à moyen-terme pour Hélène Robillard-Freyne, responsable du comité transport de l’ADQR.

 

Les pistes de solutions apportées aux problèmes soulevés par les cinq organismes aînés présents au débat ne sont pas des solutions miracles. Émilie Thuillier et Monique Vallée sont d’accord sur le fait que la question des aînés nécessite un travail collaboratif de la part des arrondissements, des organismes aînés et de la Ville. Et à cette fin, les deux candidates présentes considèrent que les comités de concertation sont l’outil le plus efficace pour que leurs pistes de réflexion deviennent des solutions.

 

Rémi de Marassé



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