Lydie et Nicola
Lydie et Nicola

 

Lydie est ma sœur aînée. C’est le premier enfant de ma mère qui en a quatre. Nous sommes trois filles et un garçon. Sur cette photo, c’est Lydie avec son premier petit-fils Nicolas Desgrottes.

 

Quand le père de Lydie qui s’appelait Louis Léon  est mort, elle avait à peine quatre ans. Cette première épreuve semble l’avoir préparé pour faire face à d’autres.  En effet, quand mon père rencontra ma mère, ce fut de façon éphémère. Elle a du donc vivre aussi ce deuil d’un beau-père absent en très bas âge, puisqu’elle est mon aînée de six ans.  Quand j’avais deux ans, mon père s’était séparé de ma mère qui vivait à Port-au-prince tandis que lui était retourné vivre au cap-Haïtien où il est originaire.

 

Lydie dût s’occuper de nous, les trois plus jeunes,  quand ma mère s’absentait pour faire divers commerces comme le nettoyage à sec, la couture ou la vente en gros du charbon de bois en provenance du plateau Central, en Haiti.

 

Dès l’adolescence, elle a dû mettre à contribution ses talents de couturière pour aider ma mère à remplir ses engagements en couture. De plus, elle confectionne avec des sacs de pite appelés en ayisyen ‘sak kolet’ et des haillons multicolores, des tapis pour les chauffeurs de taxi et pour décorer les entrées des maisons de façon à aider ma mère à subvenir aux besoins de sa famille.  Elle  donnait des cours à des enfants moins doués qu’elle pendant qu’elle étudiait au lycée des jeunes filles à Port-au-prince. Avec l’aide d’un ami de la famille nommé général Gérard Constant, elle s’embarqua pour les États-Unis comme travailleur domestique alors qu’elle avait à peine 20 ans, Bientôt, elle fit entrer aux États-Unis, ma mère et mes deux autres sœurs.

 

Elle épousa un étudiant haïtien à qui elle donna le statut de résident permanent et eut trois (3) enfants Caroline, Carl Alain et Élisabeth.

 

Dès que son mari obtint son diplôme et un bon emploi, ils divorcèrent.

 

Seule ,elle réussit à faire de Caroline et Carl Alain deux avocats diplômés d’universités américaines et Élisabeth est enseignante, diplômée aux États-Unis et établie à Port-Au-prince, en Haiti avec son mari et ses deux enfants.  Carl Alain se marie  à Manhattan où il réside actuellement.

 

Quoique Lydie ait dépassé l’âge de la retraite, elle continue à travailler. Elle s’est établie à Long Island pour être proche de ma mère qui réside dans une résidence pour personnes âgées atteintes d’Alzeimer. Elle est décédée à 93 ans. J’aime Lydie ma super héroïne pour son courage, sa profonde foi  chrétienne, so  amour de la famille, son grand sens des responsabilités, son amour et son attachement à ma mère qu’elle visite régulièrement, plusieurs fois par semaine malgré son travail et se autres engagements personnels. C’est vraiment une femme solide qu’on appelle en ayisyen une femme poto mitan, djanm, doubout. Je l’adore.



This post has been seen 846 times.
Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial