Les transferts de la diaspora haïtienne vont à l’économie dominicaine

Les transferts de la diaspora haïtienne vont à l’économie dominicaine

 

Par Éternel Victor


La situation de la diaspora haïtienne mise en évidence par Georges Anglade montre à quel point Haïti aboutit à son impasse et sa survie dépend des Haïtiens vivant à l’extérieur. Un article publié par Joseph Harold Pierre à l’Alter Presse, le 27 octobre 2012, note qu’en 1998 à 2011, les transferts de devise de la diaspora haïtienne sont passés de 327 millions à 1.57 milliards de dollars, et atteignent aujourd’hui, selon Georges Anglade, plus de 2 milliard de dollars. Par ces données, la contribution de la diaspora haïtienne est évaluée à plus d’un tiers du PIB d’Haïti. Et, d’après Fritz A. Jean, l’aide de la diaspora s’érige en force motrice de l’économie haïtienne; elle est la seule garantie sur laquelle Haïti peut assurer son développement; elle dépasse tout ce qui est de l’aide internationale, ¨Haïti: fin d’une histoire économique date de 2013.

Malgré sa grande contribution et son importance à l’économie haïtienne, l’aide de la diaspora, sous sa forme actuelle, ne pourrait en aucun cas contribuer au développement d’Haïti. Les transferts de devise de la diaspora sont contraints de se plier aux impératifs de la survie du peuple haïtien. L’aide de la diaspora à Haïti est une main forte à la famille; donc une aide de valeur sentimentale, une garantie de subsistance, un secours à la faim, etc. En effet, il reste aux économistes de baptiser ce genre d’assistance. Or, la République dominicaine  faisant état du pays fournisseur de produits de survie à Haïti se positionne mieux pour profiter des transferts de la diaspora haïtienne qui sont une bonne recette pour son économie et répondent plus aux défis de son développement. Il est le pays qui assure la survie des consommateurs haïtiens, en raison de la faible productivité agricole d’Haïti. En ce sens, Haïti présente une réalité qui a l’air d’une province de Saint-Domingue. Ce tableau ci-dessous traduit l’état de production des cultures de consommation de base du pays ainsi que sa dépendance incontestable vis-à-vis de la république dominicaine. Ces données sont choisies en termes de comparaison.

Le rendement céréalier, mesuré en kilogramme par hectare de terre récoltée, comprend le blé, le riz, le maïs, l’orge, l’avoine, le seigle, le millet, le sorgho, le sarrasin et les grains mélangés.

Mon point de vue se tient au fait de la destruction de production agricole d’Haïti, la diminution des superficies cultivables, la régression de la productivité agricole, l’archaïsme du mode de production, la corruption, etc. Donc, on peut en tirer la conclusion: la contribution de la diaspora s’érigerait en force motrice de l’économie haïtienne, c’était si seulement qu’Haïti s’intéressait au développement de l’agriculture qui est le socle essentiel sur lequel peuvent se construire les branches de son économie. À ce moment-là, Haïti aurait bénéficié des transferts de la diaspora qui sont en réalité une contribution fondée sur la survie de la population haïtienne, laquelle est assurée par les exportations de la République dominicaine, le pays voisin.

 



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