Éditorial avril 2016
Depuis quelques mois, nous vous avons parlé de Jacques Parizeau, suite à un éditorial de Jean Saindon du Saint Denisien en Estrie. La lecture de son article nous a poussés à nous pencher sur le cas de Jacques. Cependant, nous nous sommes demandés pourquoi Jean Saindon fait-il référence à Haïti. Alors, nous sommes mis à chercher, à faire des comparaisons entre le Québec et Ayiti ou Haïti selon que vous aimez l’écrire en français ou en Ayisyen, la langue parlée par l’ensemble des membres de cette grande nation.
Nous avons commencé par consulter le journal virtuel écho d’un peuple Volume 4 Numéro 1 Les débuts de la Nouvelle-France – Un Québec qui se souvient à l’adresse :http://echo.franco.ca/nouvellefrance/ pour trouver 1 ‘origine du nom Québec sachant déjà que le nom d’Ayiti lui avait été attribué avant l’arrivée des conquérants espagnols devenus trafiquants humains suite à l’extermination presque complète des premiers ayisyen, les Tainos qui occupaient l’île d’Ayiti.
Selon Hamilton, William B. (1978): The Macmillan book of Canadian place names. Macmillan of Canada, Toronto, p. 225, la province Québec a été baptisée ainsi par les Anglais vers 1608. Le terme est commun à l’algonquin, au cri et au micmac et a la même signification dans les trois langues algonquines signifiant «passage étroit» ou «détroit», employé pour désigner le resserrement du fleuve à la hauteur du cap Diamant. Cette origine du mot est confirmé dans Œuvres de Champlain publiées par l’abbé Laverdière; Bulletin des Recherches Historiques, vol. XIX (1913).
Historiquement, les deux territoires, Ayiti et Québec, ont été occupés militairement par des européens. Les premiers habitants de ces lieux ont été décimés par les maladies apportées par les conquérants, les mauvais traitements et le travail forcé dans le cas d’Ayiti. Dans les deux cas, la plupart des lieux ont été rebaptisés en langues européennes. En Ayiti comme au Québec, le catholicisme a été imposé aux premiers habitants. Les européens ont continué à le faire avec les africains et leurs descendants victimes du trafic humain transatlantique dont les africains d’Afrique subsaharienne étaient les principaux victimes.
La culture québécoise est européenne, celle d’Ayiti est presque totalement africaine et amérindienne. Les privilégiés du Québec moins de un pourcent de la population envoyaient leurs enfants étudiés en France comme le faisaient l’élite ayisyenne, également moins de un pourcent de la population, après l’indépendance en 1804. Cependant, les étudiants ayisyen apprenaient à s’appeler créole ou mulâtres tandis que les québécois étaient traités de cousins.
L’appellation créole servait à apprendre aux descendants africains qu’ils étaient des français nés à l’étranger tandis que le terme mulâtre servait à apprendre au descendant africain généralement de père européen qu’il n’était pas tout à fait africain.
L’importance des ressources minières d’Ayiti étant très évidents dès la conquête tandis que ceux du Québec ignorés à cette époque. Ce facteur a sûrement joué dans les rapports entre les habitants d’Amérique et ceux du continent européen dans les deux territoires. Au Québec, il existe une élite qui jouit de privilèges tout comme l’élite mulâtre d’Ayiti mais au Québec ce sont des citoyens québécois qui investissent dans leur pays paient des taxes et ne se distinguent du reste de la population que par leurs trains de vie. En Ayiti, cet élite se fait soigner dans les capitales étrangères s’immiscent dans les affaires du pays refusent généralement de payer des taxes et traite le reste de la population avec hauteur. Leurs cohortes de serviteurs et servantes sont obligés comme dans le roman ‘’Autant en emporte le vent’’ à porter des gants blancs.
Dès l’annonce de l’indépendance d’Ayiti, les capitales européennes et américaines se sont entendues même quand elles étaient en guerre entre elles à imposer un embargo à la jeune république. Cette grande nation noire a eu l’audace de soutenir l’effort de guerre des sud-américains sous la commande de Miranda d’abord puis de Simon Bolivar. Il fallait à tout prix empêcher cette nation de se développer. Les intérêts européens en Amérique comme en Afrique étaient menacés par une bande de chimères qui avaient vaincu l’armée du redoutable et sanguinaire Napoléon Bonaparte.
N’ayant pas réussi à vaincre l’armée ayisyenne lors d’une première tentative, le successeur de Napoléon, Charles X, a eu raison d’Ayiti par la diplomatie. En 1825, il a soutiré au président Boyer la reconnaissance d’une dette pour avoir eu l’audace de priver les trafiquants humains français du fruit de leurs crimes.
Ils ont favorisé la division de l’île d’Ayiti en deux républiques. La nation Ayisyenne était désormais divisée en une république qui parlait ayisyen tout en ayant le français comme langue officielle et l’autre espagnole. Certains présidents ayisyens ont dû se servir d’interprètes pour parler français car les ressortissants qui avaient étudié en France leur faisaient valoir que proclamer le français langue officielle était la seule façon de ne pas isoler encore plus le pays, sur le plan international.
L’arrivée de Jean Bertrand Aristide à la tête du pays a créé beaucoup d’espoir. La commémoration du bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture et celle du bicentenaire de l’indépendance d’Ayiti a précipité sa chute d’autant plus qu’il prônait l’enseignement de la langue ayisyenne dans les écoles ayisyennes mais encore réclamait la restitution de la somme escroquée à Boyer sous la menace des armes et exigeait la réparation pour les torts infligés à la nation ayisyenne. Ces faits sont exposés dans le livre ‘’Régis Debray en Bolivie et en Haïti’’, par Claude Ribbe
www.voltairenet.org
Après avoir mis en Place un premier ministre États-Uniens du nom de Latortue qui a signé en leur faveur divers décrets, les pays de la soit disant communauté internationale, ont mis en place un régime de voyous et de gangsters à la tête rasée pour siphonner l’aide destinée aux millions de chimères affamés et sans emploi tout en faisant de la propagande avec chaque building rénové ou reconstruit avec le reste comme s’il s’agissait d’une faveur que ne méritait pas la nation accablée par le sinistre du 12 janvier 2010.
Malgré la présence de 2.8 million de fermiers et beaucoup de terre sous exploitées, plus de soixante pourcent (60%) de ses besoins alimentaires locaux sont importés. Aujourd’hui, Ayiti est devenue la «République-ONG».
L’insécurité alimentaire touche 25 % des habitants
L’agriculture est un pilier essentiel de l’économie nationale. Les campagnes, où vivent près de 70 % de la population
L’insécurité alimentaire touche 2,4 millions de chimères, le quart de la population. Haïti importe aujourd’hui plus de 80 % de sa nourriture. les riziculteurs haïtiens ont été ruinés dans les années 1980 par les importations de riz américain subventionné, après le démantèlement des protections douanières imposé par les organismes internationaux en retour dela levée de l’embargo et des prêts qui ne se sont jamais matérialisés.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/07/01/les-paysans-haitiens-refusent-l-aide-de-monsanto_1381635_3244.html#cWQ4Vu2arIxyrSso.99
Les Haïtiens sont un peuple férocement fier de son passé et de sa culture. – jusqu’à ce que les bandits légaux internationaux ne se liguent pour la briser -. Les arts visuels, la nourriture, la musique, la littérature – tout Ayiti exhale la vie et le défi, loin de la désolation et du désespoir qu’on lui attribue trop souvent pour mieux piller ses ressources naturelles. Le pays tente de lutter contre sa mauvaise réputation et les clichés que l’écrasante présence de l’industrie humanitaire n’a fait que renforcer.
Dans un article, le new York Times rappelle que Richard Casimir, ministre de la justice de Martelly avait admis, devant le sénat, avoir détourné avec la complicité de Laurent Lamothe les 3.4 millions donnés en Aide à Haïti par l’Uruguay.
Dans le Courrier international du 12 janvier 2012, Bill Quigley et Amber Ramanauskas ont écrit qu’après le tremblement de terre, sur les premiers 1,6 milliard promis aux Haïtiens par le gouvernement Obama,
53 % des fonds à des ONG américaines. Ces organisations n’ont pas fait d’achat local. Lorsqu’elles ont embauché des Haïtiens, outre quelques rares exceptions, c’était dans le cadre des programmes « Cash for work » qui n’offraient que 5 $ par jour à des manœuvres.
Jusque-là, c’est 76 % de l’aide qui n’est pas parvenue aux Haïtiens. Mais en ajoutant les frais de financement, la sécurité, les honoraires professionnels, les frais de déplacement et de transport, les assurances, les activités de communications et les frais de formation, il est aisé d’avancer que c’est entre 85 et 90 % l’aide qui a été dépensée aux États-Unis. Et c’est normal !
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Martelly, bandit légal, a voulu imposer Jovenel Moise comme successeur avec la complicité du dealer de drogue, Guy Philippe, mais les chimères l’en ont empêché.
Les détracteurs d’Ayiti n’ont que deux mots à la bouche. Cette nation est la plus pauvre du monde. Toutes les ambassades européennes se battent pour avoir une ambassade à Port-au-Prince. Depuis quand s’intéresse-t-on tant aux pauvres. Appauvri, nous le sommes par l’action combinée des bandits légaux nationaux et internationaux. Pauvre, non. Digne, fier, beaux et belles , physiquement et de cœur oui! Vive Ayiti!
Je vous invite aussi à lire [1] Claude Ribbe.
L’ordonnance de Charles X qui contraignit les Haitiens à payer leur liberté, Réseau Voltaire.
L’Expédition, par Claude Ribbe (Le Rocher, 2003).« La CIA déstabilise Haïti », Réseau Voltaire, 14 janvier 2004.
« Jean-Bertrand Aristide, un an après », par Claude Ribbe, Réseau Voltaire, 22 février 2005.
« Coup d’État en Haïti », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 1er mars 2004.
« Paris relâche le président haïtien », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 16 mars 2004.
Le nègre vous emmerde, par Claude Ribbe (Buchet-Chastel, 2008).
Le Crime de Napoléon, par Claude Ribbe (Privé, 2006).
Haïti, l’insupportable souffrance, par Randall Robinson (Editions Alphé/Jean-Paul Bertrand, 2010).
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