Montréal, le 27 mai 2025
Par Mélissa Jean-Baptiste
Après un entraînement intensif de cinq semaines, la cohorte de finissants de l’École nationale de cirque se réjouit de pouvoir nous présenter le fruit de leur travail. Afin d’en apprendre davantage sur leur spectacle intitulée : l’Antre-d’eux, pour lequel le grand public est attendu du 29 mai au 8 juin à la TOHU, nous nous sommes entretenus avec le metteur en piste, Nicolas Boivin. Pour l’occasion, 22 interprètes nous émerveilleront avec une discipline qui leur est propre et nous dévoileront leur talent. Le nom choisi est bien réfléchi, car monsieur Boivin qui dirige le spectacle veut s’assurer qu’il reflète la spécialité et l’expression de l’art de chaque artiste.
Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin
Le metteur en piste décrit le spectacle comme étant à libre interprétation. Il souhaite laisser place à l’imaginaire. Tout est possible. Certains spectateurs pourraient croire en un monde utopique même féerique, certains voyageront dans le temps pour aller dans le passé et d’autres dans le futur.
« Nous ne sommes pas au théâtre. Je pense que le public créera l’histoire qui lui plait. J’essaie de raconter une histoire. Nous essayons tous d’en raconter une. Alors qu’une partie trouvera cela actuel, l’autre pensera le contraire et ce n’est pas grave. Je laisse place à l’imagination. J’aime faire des spectacles à libre interprétation pour tout type de public », nous explique-t-il.
Livrer un spectacle de 75 minutes qui utilisera l’ensemble de la pièce tout en assurant la gestion de 22 interprètes a été un défi que monsieur Boivin a relevé avec brio. Son type de leadership et le lien qu’il entretient avec les finissants ainsi que les autres membres de l’équipe ont permis sa réalisation.
« Il y a vingt ans, j’étais exactement à leur place. J’essaie de travailler avec eux comme j’aurais aimé que des metteurs en piste travaille avec moi à l’époque. Pour moi, c’est réellement un travail de cocréation. J’ai également une adjointe, un concepteur d’éclairage et des enseignants qui travaillent et collaborent avec nous. Il y a plusieurs expertises autour de la table. Je prends la décision finale, mais je juge primordial d’écouter et d’échanger avec l’équipe, car sans elle, rien n’aurait été possible », souligne le chef de piste.

Sur cette photo, le metteur en piste, Nicolas Boivin. Crédit photo : Caroline Thibault
C’est bon pour le moral
Quoique le produit final diffère un peu de ce qu’il avait initialement imaginé, il est heureux de constater que les numéros représentent le monde actuel. D’après lui, nous pouvons parfois avoir l’impression que le ciel nous tombe sur la tête en raison des mauvais nouvelles qui peuvent se succéder et devenir anxiogènes. Grâce à l’imaginaire, tout cela pourra être représenté sans que cela ne soit ni littéral ni déprimant. Éclectique est un autre mot employé par monsieur Nicolas Boivin pour dépeindre l’Antre-d’eux. Aucun numéro ne se ressemble. Tantôt nous sommes en pleine célébration, tantôt nous avons un visuel plus lent avec un univers classique. Selon lui, c’est cela qui rend le spectacle si unique en son genre.
Sa plus grande fierté ? Accorder un moment de gloire à chacun des étudiants. Le régisseur souhaite que les artistes ressentent un sentiment de fierté et du plaisir en présentant au grand public le fruit de leur labeur. Pour réduire leur stress associé au grand jour, le processus est aussi important que le résultat est une phrase qu’il leur a souvent été répétée. Il espère que certains images des prestations artistiques puissent restent imprégnées dans la mémoire des spectateurs. « Il n’y a pas plus beau compliment », nomme le maître de manège.
