Quand le temps devient couleur : l’art d’être heureux

Montréal, le 26 mai 2025

Par Mélissa Jean-Baptiste

Créer un pont, mettre un baume sur la plaie de la Corée du Nord et Corée du Sud aujourd’hui divisée et illustrer le bonheur à travers l’art voilà la mission de l’artiste coréenne canadienne, Miae Ham. Dans le cadre de sa nouvelle exposition intitulée : quand le temps devient couleur, nous nous sommes entretenus avec elle. Comme elle s’exprime mieux en anglais et en coréen, le professeur et commissaire aux expositions, Norman Cornett qui a fait sa rencontre en 2023 lors d’une exposition durant laquelle il a pu se familiariser avec son style d’art et voir certaines de ses œuvres étaient également des nôtres et agissait à titre d’interprète. Ils signent leur première collaboration. Grâce à l’amabilité de l’organisme à but non lucratif, Centre Afrika, petits et grands pourront profiter des visites gratuites et des portes ouvertes au public du 25 mai au 23 juin du mardi au samedi de 13h30 à 17h30.

Sur cette photo, l’artiste peintre Miae Ham et le professeur Norman Cornett. Crédit photo : Miae Ham.

Quand les astres s’alignent

Depuis son jeune âge, madame Miae Ham a toujours rêvé de devenir une artiste. Elle dessinait constamment et priait pour que son rêve se réalise, mais elle doutait que cela puisse être possible. Après été encouragé par une enseignante du secondaire d’entreprendre des études en arts visuels, ce rêve enfouie est finalement devenu réalité. Bien qu’elle ait fait ses débuts en 1983, c’est réellement en 1996 qu’elle a commencé à vivre de son art.

« Mon premier enfant a vu la jour en 1989 et le deuxième en 1990. Un de mes professeurs m’a conseillé de me concentrer sur mon nouveau-né, car la naissance est un  processus créatif aussi bien pour la mère que pour l’enfant qui vient au monde. Je suis heureuse d’avoir suivi son conseil, car cela m’a donné une force et sans cela, je ne serai pas la créatrice de peinture que je suis aujourd’hui », nomme madame Miae Ham.

L’indivisibilité

Respecter et faire perdurer la tradition coréenne est très important pour elle. Ainsi, elle fabrique son matériel de création. À travers son art et sa récente œuvre, la créatrice de peinture veut faire miroiter le but de l’existence humaine qu’elle considère comme étant foncièrement spirituelle.

Elle réalise une série d’œuvres à ce sujet. La précédente était basée sur le temps et la poésie tandis que celle-ci exhibera le temps et la couleur. Madame Ham souhaite également que son alchimie puisse refléter son métissage culturel afin de créer un art qui reflète son expérience unique, mais également offrir un accueil chaleureux à toutes les âmes qui se sentent interpellés par ses créations. Sans compter que l’artiste peintre passe six mois au Canada et six mois en Corée pour assurer la contemporanéité et la pertinence du fruit de son travail.

« Il s’agit d’une rencontre entre l’Occident et l’Orient. Lorsque je faisais mes études universitaires en textile et fibres, je rêvais d’en apprendre davantage sur le Canada et quand j’ai immigré au Canada, je m’ennuyais de l’art coréen. Il était donc inconcevable que je puisse séparer la Corée du Canada dans ma réalisation artistique, car cela représente qui je suis », nous explique-t-elle.

Panser une blessure spirituelle

Selon madame Miae Ham, de nombreux artistes tel que : Mark Rothko et Jean-Michel Basquiat ont utilisé l’art afin d’illustrer le malheur ou le néant. Pour elle, l’alchimie a une tout autre raison d’être. Il s’agit d’une recherche de la condition soit d’exprimer le bonheur sur toute sa splendeur. Malgré le temps qui passe, le bien-être reste un concept indispensable qui est recherché et désiré par tous. D’où toute l’importance du nom choisi pour sa présente exposition.

Malgré les erreurs commises, elle est fière de son parcours, car son succès n’a pas changé sa nature ni même son envie de faire une différence dans la vie d’autrui. Loin de chercher à devenir Picasso, elle n’a qu’un seul désir : démontrer les innombrables possibilités de la vie pour atteindre un état de plénitude. Comme le dit si bien l’expression : « tous les chemins mènent à Rome ».

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