Une coupe à la fois

 

Noam veut contribuer au bien-être des gens victimes de toutes sortes de discrimination. Y est arrivé à la décision de se lancer dans le domaine de la coiffure suite à ses études en cinéma et communication.  Y est très avant-gardiste.  En attendant d’être propriétaire de son propre salon de coiffure, y contribue à aider les gens à se sentir bien dans leur peau.  Y base ses tarifs sur le temps d’exécution de façon à aider les communautés marginalisées.  Quand je pense qu’à une certaine époque et même dans certains milieux, aujourd’hui encore, sa façon de penser est inacceptable.  Je salue son courage, sa générosité et son sens de la justice.

 

Une coupe à la fois

Par Eve Desgroseilliers

Le besoin de se faire dorloter est humain, peu importe qui l’on est. Prendre soin de soi nous apaise et nous permet parfois d’alléger des stress du quotidien. C’est grâce à de multiples professionnelles que nos désirs deviennent réalité! Le droit de se sentir beau, bien et accepté devrait être accessible à tous. L’identité de genre, la sexualité ou les cultures différentes ne devraient pas être une barrière au bien-être. C’est donc avec ses petites actions du quotidien que Noam fait une différence!

 

Photos de Noam et son quotidien sur son instagram (@callmenoamm)

Noam
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À 25 ans, Noam est rempli d’ambition et aspire à du changement dans le milieu de la coiffure. Fini les tarifs sexistes et non inclusifs, finis la discrimination et l’ignorance. C’est avec ses actions du quotidien que y* amène un vent de fraicheur, une coupe de cheveux à la fois!

 

Pourquoi le monde de la coiffure?

Après avoir grandi entouré des coiffeurs et barbiers de son milieu familial, Noam était convaincu que la coiffure ce n’était pas pour lui. L’idée de travaillé dans un milieu centré sur l’apparence physique et les critères de beauté prédéterminés par la société le repoussait. C’est à la suite de ses études en cinéma et communication que ce dernier a changé d’idée et s’est lancé dans le domaine de la coiffure, le voyant maintenant plutôt comme une façon de s’exprimer, de prendre soin de soi et de sa santé mentale.

D’abord par l’entremise de l’évènementiel et par la suite dans de multiples salons, Noam dédie sa vie à la coiffure, et ce depuis maintenant trois ans! Étant une personne qui n’aime pas la routine, c’est son besoin de liberté qui l’a poussé à travailler à son compte. Phénomène que l’on retrouve de plus en plus au Québec. En tant que personne non-binaire ayant fait une transition d’allure masculine, Noam évite d’être victime de discrimination en ayant le contrôle sur son image et en exploitant son côté « entrepreneur ».

 

Accueillir la différence à bras ouvert

C’est de vouloir faire une différence qui l’a encouragé à faire le saut; « J’ai décidé de ne pas aller au salon de ma famille pour pouvoir vraiment faire les choses à ma façon ». Selon Noam, attribuer les rôles selon un genre, peu importe le domaine, est une absurdité. Pourquoi une coupe de cheveux devrait-elle signifier une appartenance à un genre? Pourquoi est-ce qu’un homme devrait-il obligatoirement avoir les cheveux courts et une femme les cheveux longs?

Noam se distingue par son style et sa touche créative très personnelle.  Iloffre à ses clients.tes une expérience de coiffure qui n’est pas anxiogène. Il crée un environnement sain et sécuritaire pour les membres de communautés habituellement mises de côté ou stigmatisées. Il est respectueux des clients et de leurs limites en étant le plus inclusif possible. « Je veux changer l’expérience d’aller dans un salon de coiffure : que ce soit moins bruyant, qu’il y ait moins de monde, pour que les impacts soient positifs sur la santé mentale des gens ». La confidentialité et la simplicité du contact enlève le côté superficiel souvent associé au domaine de la coiffure. Noam se démarque aussi par la tarification de ses services. Peu importe votre sexe, car ses prix sont plutôt basés sur le temps d’exécution et la longueur des cheveux à couper. Ainsi il évite de mettre les gens dans des cases et il respecter ceux et celles avec une expression de genre différente. On peut même dire qu’il réduit la « charge émotionnelle » trop souvent vécue par les gens discriminés.

 

Pour Noam, lier carrière et valeurs va de soi et toute occasion d’aider sa communauté est bonne. C’est en août dernier que le jeune coiffeur a réussi à récolter les 550$ qui ont été remis à l’association Taking what we need.  Donner et promouvoir  un organisme de Montréal qui aide les personnes trans à faibles revenus est vitale pour Noam !

 

Vue sur l’avenir

Selon Noam, le monde de la beauté devrait s’ouvrir davantage à une clientèle différente avec des besoins aussi importants que ceux des autres. Avec le temps, y espère qu’un « wake up call » sera fait dans les multiples sphères de notre société, qu’à force de voir des personnes non-binaires mises de l’avant, l’ouverture d’esprit deviendra un automatisme.

Ses objectifs seraient de continuer à offrir un espace stable et sécuritaire qui un jour pourrait devenir son propre salon et de bien déservir les personnes de sa communauté tout en contribuant à éduquer les gens qui souhaite comprendre la différence identitaire.

 

C’est dans une société plus ouverte, moins ignorante et confrontée à la différence que nous réussirons à accueillir positivement les différents genres, orientations sexuelles et couleurs de peau. C’est grâce aux changements de mentalités que nous irons plus loin ensemble! Alors cher s lecteurs.trices, êtes-vous prêt à changer les choses vous aussi ?

 

Vous pouvez retrouver Noam sur instagram (@callmenoamm) et éventuellement sur son site du même nom.

 

 

 

 

*Comme vous avez pu comprendre Noam est une personne non genrée, son pronom est donc ‘’y’’ et les adjectifs sont genrée au masculin. Merci de le prendre en considération!

Eve Desgroseillers qui a écrit l’article est étudiante en communication au CEGEP de Rosemont



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