Le Centraide du Grand Montréal dévoile ses orientations en développement social pour 2017-2021
Le 05 octobre dernier, la Corporation de Développement Communautaire (CDC) Solidarité Villeray organisait une rencontre avec l’organisme Centraide du Grand Montréal. La réunion s’est tenue dans les locaux de la Maison de Quartier Villeray, au 660 rue Villeray, à Montréal.
Au programme de cette rencontre, la présentation des orientations stratégiques en développement social de Centraide du Grand Montréal, pour la période 2017-2021. Les quelques représentants d’organismes sociaux du Grand Montréal qui ont fait le déplacement ont pu découvrir les nouvelles directives du Centraide et de Mario Régis, vice-président en charge du développement social au sein de l’organisme.
Ces orientations, valables pour les cinq prochaines années, sont directement inspirées des orientations et des erreurs observées lors de la période 2010-2015.
Parmi celles-ci, Centraide veut être un acteur de changement. L’organisme redéfinit son statut : être simple bailleur de fond ne convient plus. Ce changement, entamé au début des années 2000, devient la priorité numéro une de Centraide qui souhaite amener « des changements concrets et durables » d’après Mario Régis.
Ainsi, Centraide accompagnera un petit peu moins d’organismes partenaires. Moins, certes, mais toujours en grand nombre : 300 organismes seront aidés. Une baisse qui ne semble pas déranger le vice-président en charge du développement social, puisque pour lui le « nombre n’est pas un indicateur de succès ».
Cette légère réduction permet à Centraide de mieux accompagner ses partenaires. En effet, selon Mario Régis, trop d’organismes à gérer nuit à la qualité de l’aide apportée. Au contraire, trop peu d’organismes instiguerait du doute chez les donateurs quant à la qualité de l’aide proposée.
L’aide est destinée aux individus, mais ne peut leur être prodiguée directement. Les organismes sont des intermédiaires nécessaires dans cette démarche d’aide sociale car ils sont en relation avec la communauté. Or c’est la communauté qui connait le mieux ces membres, et qui est la plus au fait de leurs besoins.
Une autre orientation concerne la collaboration. Centraide, dans la continuité de son changement de statut, redéfinit la nature même de son aide.
La collaboration est le maître mot de cette aide. Centraide veut « collaborer avec des organisations performantes et pertinentes dans le cadre d’une intention claire et circonscrite dans le temps » (Mario Régis).
La notion d’une période de temps prédéfinie est très importante. Le financement reçu par un organisme n’est plus ad-vitam eternam. Désormais, il sera établi à court-terme, sur une période de trois ans. Une période un peu courte pour Mario Régis que pense que cinq ans serait préférable.
Cette collaboration, comme cité ci-dessus se fait avec des organismes performants. Des organismes qui, selon les critères de Centraide, répondent à plusieurs conditions : ils doivent être pertinents face aux enjeux, mettre en place des stratégies en lien avec ces enjeux, capables de se corriger et qui accepte la collaboration.
Centraide souhaite aussi favoriser la synergie entre les organismes et leurs partenaires afin d’atteindre les changements visés.
L’organisme veut aussi s’orienter vers l’évaluation des effets. En effet, donner un retour sur un cas particulier d’aide peut aider à bâtir la confiance du donateur, qui se rend compte des effets concrets de sa donation.
Enfin, Centraide souhaite communiquer son expertise et l’effet de son action à travers les médias, décideurs ou autres donateurs.
Cette démarche sociale de Centraide du Grand Montréal doit produire des résultats visibles à trois niveaux : autant au sein même de l’organisme Centraide que de la communauté desservie et des personnes aidées.
Ces orientations définissent désormais avec clarté les intentions du Centraide du Grand Montréal auprès des organismes partenaires, comme le CDC Villeray.
Ce dernier, animateur de la période de discussion post-présentation, a permis à Mario Régis de répondre aux interrogations des personnes présentes.
Parmi les interrogations, certains ont peur de voir leur marge de manœuvre réduite par ces nouvelles orientations. Mario Régis se permet de les rassurer, « Centraide donne de l’argent sur un certain temps selon la pertinence de la tâche » mais en aucun n’interfère avec les directives des organismes partenaires.
Une autre réaction est née à l’annonce du changement de système de visite des organismes par Centraide. Désormais ce sont les bénévoles de Centraide, non accompagnés du conseiller de quartier comme c’était le cas, qui vont rendre visite aux organismes pour évaluation. Ce changement, bien qu’en phase de test, n’a pas manqué de faire réagir l’assistance qui a peur du manque d’expérience des bénévoles, dans une évaluation cruciale quant à l’obtention de fonds.
Une peur nuancée par le vice-président en charge du développement social du Centraide du Grand Montréal, qui assure que cette expérimentation sera suivie de près et possiblement améliorée au fur et à mesure.
Rémi de Marassé
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