Jean Charron, Le Saint-Denisien, Saint-Denis-de-Brampton, juillet 2015
D’abord merci à Monsieur Jacques Parizeau de nous inspirer tous et, ce matin, alors que je prends le clavier pour vous entretenir à nouveau sur Haïti, de m’amener à écrire cette chronique qui éclairera, je l’espère, la situation de cette perle des Antilles.
Au cours d’un documentaire sur sa vie, Monsieur Parizeau affirme qu’à son retour au pays après ses études en Angleterre, la santé économique du Québec lui sembla si mauvaise qu’il pensa à retourner en Europe. Connaissant aujourd’hui son apport exceptionnel à la vie économique de notre Québec moderne, on n’ose même pas imaginer où nous en serions s’il avait cédé à la tentation d’exercer ailleurs ses talents de gestionnaire et de planificateur économique.
La prochaine fois que vous vous demanderez pourquoi Haïti ne s’en sort toujours pas après deux siècles d’indépendance, demandez-vous où sont les cerveaux haïtiens. Les dictateurs et la misère les font fuir. Les trois quarts des médecins éduqués dans les facultés de médecine d’Haïti vont exercer leur métier aux États-Unis, au Canada, là où la vie est plus facile pour eux et les leurs. Ceux qui ont fui la misère sont généreux avec leurs familles. Chaque semaine, des millions de dollars arrivent en Haïti en provenance de cette diaspora, mais l’argent ne remplace pas le savoir et la capacité de bâtir un monde meilleur qui ne vient pas par l’argent, mais par l’exercice des métiers de ceux qui chaque jour éduquent, guérissent, informent et dirigent une nation, y entreprennent, y rêvent et y construisent la fibre qui soutiendra demain le labeur de leurs enfants.
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