Montréal évite d’utiliser le mot suicide dans le métro
Il y a eu plusieurs tentatives de suicide et suicides dans le métro à Montréal en 2019.
Dans beaucoup de grandes villes comme Montréal, Paris et New York, les autorités n’utilisent pas le mot « suicide » dans leurs communications lorsque quelqu’un s’enlève la vie dans le métro, causant une interruption de service.
En parler ouvertement, serait la « meilleure » stratégie, selon une experte.
La Société de transport de Montréal n’emploie pas le mot « suicide », parlant plutôt d’une « intervention des services d’urgence », pour ne pas inciter d’autres personnes à commettre ces actes malheureux.
La STM recense une vingtaine de tentatives de suicide chaque année dans le métro.
Même son de cloche de la part de la MTA à New York et de la RATP à Paris, qui ajoute que seule la police y a le pouvoir de confirmer qu’il s’agit d’un suicide.
Les experts sont unanimes : ça n’incite pas au suicide de faire preuve de transparence, si on utilise de l’empathie et de la compassion. Le fait d’en parler peut, au contraire, inciter les gens à obtenir de l’aide.
Pour prévenir les suicides, la CTT collabore également avec l’organisme Distress Centres que les usagers en détresse psychologique peuvent joindre grâce à un bouton sur les téléphones publics dans les stations de métro.
Les usagers en détresse à Toronto peuvent obtenir de l’aide en appuyant sur le bouton bleu des téléphones publics des stations de métro. Photo : Radio-Canada / Michel Bolduc
À Montréal, les employés du métro ont reçu une formation en matière de prévention du suicide et la STM a mené une campagne de sensibilisation en collaboration avec l’organisme Suicide action Montréal, précise Mme Régis.
Briser le tabou
professeure de psychologie
Parler ouvertement du suicide peut aussi aider à sensibiliser un plus grand nombre de personnes et aider le public à reconnaître des signes avant-coureurs du suicide chez un proche.
Où obtenir de l’aide?
- Jeunesse, J’écoute(Nouvelle fenêtre): 1 800 668-6868
- Suicide action Montréal(Nouvelle fenêtre): 1 866 APPELLE (1 866 277-3553)
Pour sa part, Kathleen Patterson, leader en santé mentale au Conseil scolaire Viamonde, se demande si un tweet est le format idéal pour parler d’une question très complexe comme le suicide.
Néanmoins, elle pense elle aussi qu’il faut mettre fin à la stigmatisation et au tabou.
Les médias ont un rôle clé à jouer. Le ton est maintenant beaucoup plus à la discussion [au sujet du suicide].
Kathleen Patterson, leader en santé mentale au Conseil scolaire Viamonde
Selon Mme Patterson, il est important de parler des souffrances vécues, mais aussi d’inclure un message d’espoir et d’informer le public que des ressources d’aide sont disponibles.
Elle souligne que les personnes seules ou isolées sont souvent plus vulnérables durant la période des Fêtes, connue pour ses rassemblements de famille. C’est sans parler du stress financier que Noël et l’achat de cadeaux peuvent entraîner.
La professeure Ismail offre quelques conseils :
- « Il n’est pas nécessaire de suivre les traditions [des années précédentes]», si le temps ou l’argent ne le permet pas.
- « C’est correct de s’absenter [d’une fête de famille]», selon les circonstances.
- « Bien dormir, prendre le temps de relaxer.»
- « Être à l’écoute des gens autour de nous», pour identifier les signes de détresse et diriger les personnes dans le besoin vers les ressources d’aide adéquates.
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