Montréal, le 29 octobre 2025
Par Mélissa Jean-Baptiste
Faire rayonner le cinéma francophone dans toute sa splendeur en Amérique du Nord c’est la raison d’être du festival des films francophones montréalais Cinémania qui célébrera ses 35 ans en novembre prochain. En s’inspirant de la Semaine du cinéma français de Sarosota ayant vu le jour en 1989, en Floride, la Montréalaise anglophone, Maidy Teitelbaum, lance Cinémania. Avant de quitter la présidence en 2020, elle passe le flambeau à Guilhem Caillard devenu directeur général et artistique en 2014. Monsieur Caillard voulait apporter sa contribution, renforcer le sentiment de fierté et d’appartenance des Québécois à faire partie de la francophonie internationale et créer une réelle résonnance avec elle. Du 4 au 16 novembre, le Cinéma Odéon Quartier Latin, le Monument-National, la Cinémathèque québécoise et autres nous ouvriront leurs portes pour souligner sa 31e édition. Au cours des 12 jours de festivités, plus de 200 projections sont prévues. Au programme, 175 œuvres dont des documentaires, courts, moyens métrages, des longs métrages, des séries et de la réalité virtuelle provenant des 4 coins du monde. Plus de 150 invités internationaux viendront à la rencontre du public montréalais. Dès sa 4e édition, il connait un grand succès ce qui change la formule de Cinémania passant de six à onze jours.

Sur cette photo, le directeur général et artistique, Guilhem Caillard, Crédit Photo : Sylvie-Ann Paré
Quand la génération Z s’en mêle
Le directeur général se dit très fier d’avoir réussi à continuellement attirer des spectateurs depuis 11 ans. « En 2014, les moins de 25 ans équivalait deux ou trois pour cent de notre public. D’année en année, ce pourcentage a augmenté. Aujourd’hui, les jeunes représentent entre 18 et 20 % et cela est une grande fierté », exprime le directeur artistique.
Un défi de taille
Malgré sa popularité, le financement demeure un enjeu important. Il s’agit d’un défi, car l’industrie culturelle est fragilisée et cet évènement est un travail de longue haleine. « Cela impacte l’embauche et la rétention du personnel, mais je reste optimiste quant à l’avenir », mentionne le directeur général.
Un mot : constance
Pour la 31e édition, il espère que le public sera autant fidèle que chaleureux. « Le plus important est de toujours donner envie aux spectateurs de venir faire un tour au festival. Nous visons davantage la constance que la croissance », explique-t-il.
Un pas vers l’autre
Selon monsieur Caillard, Furcy, né libre d’Abdel Malik reflète parfaitement la mission de Cinémania. Inspiré d’une histoire vraie, il dépeint la vie de Furcy Madeleine né à l’île de la Réunion à la fin du 18e siècle d’une mère affranchie, mais qui n’a jamais pu jouir de cette liberté. En raison de la non-reconnaissance de son statut, Furcy mènera un ardu combat juridique tout au long de sa vie contre une famille blanche esclavagiste à l’époque afin d’être émancipé.
« C’est un fait historique qui s’est déroulé peu avant l’abolition de l’esclavage dans les colonies française en 1848. Pour moi, c’est un film réellement important, car il permet aussi de développer une ouverture d’esprit face aux autres réalités qu’autrui puisse vivre et de cultiver sa curiosité », soutient monsieur Guilhem Caillard.