Haitianism: Quand l’art est au service des Aïeux

Pour souligner la Fête du Drapeau haïtien, le fondateur de l’initiative Haitianism, John Ritchy Civil, organise sa deuxième boutique éphémère le 18 mai à la Maison d’Haïti. En lançant ce projet autofinancé en 2024, John Ritchy Civil, désirait accomplir deux buts précis : saluer la mémoire de ses prédécesseurs et partager l’histoire de la Révolution haïtienne. Par l’entremise de son entreprise, l’initiateur souhaite mieux démontrer comment Haïti, signifiant « pays montagneux » et dont le nom tire son origine des Taïnos est devenu le premier pays noir affranchi au monde.

Le temps d’une soirée se tenant de 16 à 20h, la Maison d’Haïti se transformera en magasin éphémère et présentera sept figures symboliques de la Révolution Haïtienne soient : Toussaint Louverture, Jean-Jacques Dessalines, Cappoix-La-Mort, Henri-Christophe, Sanité Bélair, Alexandre Pétion et Jean-Pierre Boyer. Des échanges lors d’un panel de discussion et l’achat de produits exceptionnels marqueront cette occasion.

Sur cette photo, l’initiateur du projet Haitianism, John-Ritchy Civil. Crédit photo : BOSG

La soif de connaissance

Ayant quitté le pays communément appelé «la Perle des Antilles» à un jeune âge, monsieur John-Ritchy Civil n’a pas eu la chance de suivre des cours d’histoire. À la suite de la lecture d’un commentaire sous une vidéo de l’hymne national d’Haïti visionné sur YouTube, il a eu un déclic et a réalisé qu’il avait des lacunes par rapport à son histoire. « Dans les commentaires, un internaute avait écrit qu’il sera toujours reconnaissant pour ce que les Haïtiens ont fait pour son pays, la Grèce. J’étais quand même étonné, car je l’ignorais moi-même. Cela m’a donné envie de pousser ma réflexion sur le sujet », explique-t-il.

Par la suite, il a voulu s’instruire et en connaître davantage sur sa propre histoire. Bien qu’il appréhendait le déroulement de la première édition, il n’a pas laissé la peur de l’échec le freiner. Contre toute attente, une cinquantaine de personnes a répondu à l’appel.

Pour le Pays, pour les Ancêtres

Selon le concepteur, la réalité vécue par le peuple haïtien d’aujourd’hui ne reflète en aucun cas la mission voire la vision qu’avait ses Aïeux pour son peuple lorsqu’ils sont devenus indépendants en 1804.


« Étant le premier pays émancipé, Haïti devait être la terre d’accueil où toutes les nations se sentaient en paix et respectées. Le continent d’Amérique était la plaque tournante de l’esclavage. Ce n’est pas un hasard que Jean-Jacques Dessalines avait déclaré avoir sauvé son pays en vengeant l’Amérique », nomme l’innovateur.

Le fondateur veut renouer avec ses racines et ne pas oublier d’où il vient. ll lui était important d’organiser un tel événement, car Haïti est un pays phare. Il a tracé la voie de l’indépendance pour les autres nations. Pour lui, le mot haitianism comme choix de nom d’entreprise était une évidence. Il indique qu’il s’agit d’un courant idéologique et politique que de nombreux pays colonisateurs craignaient, car ayant réalisé l’impossible, Haïti représentait maintenant l’espoir. Ainsi, ces derniers voulaient éviter que leurs esclaves ne le prennent pour modèle et se rebellent à leur tour.

Remettre les pendules à l’heure.

Pour le porteur de cette initiative, s’intéresser à son histoire est une quête personnelle permettant de déconstruire des idées préconçues, de démystifier en autres la pratique du vaudou et la regarder sur un nouvel angle. Avoir eu le courage de remettre en question ce qu’il avait appris, d’avoir pu ainsi développer son jugement critique et se rapprocher de ses prédécesseurs représente sa plus grande fierté.

Le novateur mentionne qu’en arrêtant Toussaint Louverture ils n’ont pas cessé la Révolution, car Jean-Jacques Dessalines a repris son combat et l’a mené à terme afin que la Perle des Antilles de 1804 puisse voir le jour. Il souligne que la diaspora haïtienne n’a pas quitté son pays par manque d’amour, mais bien pour une vie meilleure et en raison de l’instabilité politique qui y persiste. Lorsque cela sera possible, elle y retournera dans le but de le reconstruire.

« L’amour pour mon pays est inconditionnel. Je suis fière de mes ancêtres, car sans eux, je ne serai pas là aujourd’hui », soutient le porteur de cette initiative.







This post has been seen 24 times.
Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial